

En limnologie, un lac est, de manière générale, une grande étendue d'eau entourée de terre, où il suffit que la profondeur, la superficie, ou le volume soit suffisant pour provoquer un dépôt de sédiments et/ou une stratification (une seule condition remplie suffit à lui donner ce statut).
Dans le langage courant, le lac est un concept assez flou ; les noms locaux donnés aux plans d'eau par la population ne s'accordent pas toujours aux définitions officielles, et c'est souvent la grande taille ou une grande profondeur qui sont alors prises en compte. Un lac est ainsi plutôt plus grand et plus profond qu'un étang, lequel est plus grand et plus profond qu'une mare.
Les plus grands lacs sans débouché maritime sont ainsi nommés « mers fermées », à l'instar de la mer Caspienne, mais la règle est floue puisqu'on parle de la mer Morte et du Grand Lac Salé. Il est parfois proposé de distinguer les mers des lacs par le caractère salé des eaux marines et des eaux douces des lacs.
Description
L'écosystème lacustre
C'est un système dynamique qui évolue lentement avec le temps et le climat, et sous l'effet des activités humaines du bassin versant.
Plus le lac est profond, plus l'inertie thermique et chimique de la masse d'eau est importante. Inversement, certains vastes plans d'eau superficiels et très peu profonds (shallow lakes pour les anglophones) seront très sensibles et immédiatement réactifs aux changements de l'environnement (climat, hydrologie, pollution, activités anthropiques). Ceci vaut d'ailleurs, mais à d'autres échelles spatiotemporelles pour les étangs et les mares.
Les lacs superficiels à fines lames d'eau.
Certains volcans possèdent des lacs de cratère dont certains sont des lacs acides et très minéralisés (Remarque : on parle aussi de lacs de lave dans le cas de certains volcans de type basaltique à lave fluide).
Les lacs étant relativement fermés, ils sont vulnérables à certaines espèces invasives quand elles y ont été introduites (volontairement ou non). Ils sont également pour cette raison plus sensibles à certains micro-polluants (ETM, médicaments, antibiotiques, biocides, pesticides, perturbateurs endocriniens?) qui peuvent s'y accumuler ou se dégrader à une vitesse différente que dans les cours d'eau.
Selon l'espèce considérée et selon la qualité de l'eau, la saison et le type de lac les organismes lacustres ont une stratégie d'occupation spatiale du lac qu'ils adaptent aux variations de conditions environnementales, l'étude de réservoirs (de centrale nucléaire par exemple) non soumis à un marnage ni aux fluctuations naturelles a permis d'étudier la manière dont les poissons ou d'autres organismes se répartissent spatio-temporellement dans la masse d'eau dans ces conditions de faibles contraintes abiotiques. Selon Holmgren & Appelberg (2000), sept principaux facteurs (variables) environnementales ont un effet significatif sur loccurrence des différentes espèces de poisson dans les couches d'un lac naturel, la conductivité, la température, la surface, la latitude et l'altitude du lac, sa transparence et sa profondeur maximale. La profondeur de vie d'un poisson semble résulter de choix combinant principalement des variables biogéographique et de productivité du milieu, avec quelques variations interannuelles notamment liées aux variations météorologiques et de pluviométrie.
Éléments de définition, du vernaculaire au scientifique


La profondeur absolue
(noté Zm, sans unité) C'est la profondeur mesurée (en mètres) au point le plus profond du lac. Plus un lac est profond et petit, moins les couches d'eau s'y mélangent.
La profondeur relative
(notée Zr, exprimée en %) Quand Goldman et Horne en 1983 ont cherché des critères pour bien différencier les mares des étangs). Constatant que la profondeur ne pouvait à elle seule différencier une mare d'un étang, et un étang d'un lac, en prenant les exemples du lac Tchad et du lac Winnipeg, ils ont réutilisé un autre concept : la profondeur relative, calculée d'après la profondeur, pondérée par le critère de superficie (plusieurs modes différents de calcul de cet indice existent). À l'époque, Goldman et Horne ne différenciaient toujours pas par une définition claire les plans d'eau profonds des plans d'eau superficiels. Il est depuis admis que « la plupart des lacs ont une profondeur relative de 2 % et que les plans d'eau très creux dépassent les 4 % »
L'indice de creux (Ic);Indice pour décrire la profondeur relative d'un lac, en mettant en rapport sa profondeur et sa superficie. Il a été proposé par Delebecque en 1898. Cet indice de creux (sans unité) correspond au quotient de la profondeur maximale (Zm, mesurée en mètres) et de la racine carrée de la superficie (Ao, mesurée en hectares) :
Origines des lacs
Une classification des lacs peut se faire sur le type d'événement géologique qui a présidé à leur formation :
☀ océaniques, c'est-à-dire des restes d'anciens océans séparés des autres mers, par exemple la mer Caspienne, voire la mer Noire pendant les périodes glaciaires ;
☀ tectoniques, dus à l'effondrement de portions de la croûte terrestre, comme le lac Tanganyika, le lac Malawi et le lac Victoria ;
☀ volcaniques, formés dans une caldeira ou un volcan actif (lac acide) :-- lacs de cratère comme le lac Albano, le lac de Nemi ou le Barombi-mbo;-- lacs polycratères ou intercratères, comme le lac de Bolsena ou le lac de Bracciano ;
☀ alluvionnaires, quand un cours d'eau, par exemple le Brenta en Vénétie, rencontre des dépôts alluvionnaires sur son cours, formant ainsi le lac de Levico et le lac de Caldonazzo ;☀ glaciaires, dus à l'érosion glaciaire, comme les lacs des régions préalpines ; c'est l'exemple des Cent lacs en Italie ;
☀ pro-glaciaires, quand le lac est situé devant et alimenté par un glacier ;
☀ morainiques, quand les matériaux transportés et déposés par les glaciers forment un barrage ;
☀ karstiques, dus à des phénomènes d'érosion en milieu calcaire et souvent très petits ;
☀ de déflation, dus à l'érosion par les vents, tels ceux du Languedoc ;
☀ artificiels, créés par des ouvrages construits par l'homme, souvent des barrages pour la production hydroélectrique, par exemple le lac de Serre-Ponçon.


Incidence des lacs sur les activités humaines
Les lacs constituent d'importantes réserves d'eau douce et de ressources halieutiques. L'irrigation des cultures, la pêche, le pompage d'eau potable (ou à potabiliser) et l'énergie électrique, certaines formes de tourisme et d'activités sportives et nautiques sont des activités qui en dépendent et qui les affectent quantitativement et qualitativement.
Les activités de loisirs et sportives telles que le canotage, la voile ou la planche à voile, des promenades en barque ou en bateau, et de la plongée se pratiquent plutôt l'été en zone tempérée. Dans les pays froids, le ski, la marche en raquette, etc. peuvent être pratiqués sur les lacs gelés.
Dans certains pays, de nombreux lacs ou leurs berges appartiennent au domaine privé. La pêche y est pratiquée par des professionnels, ou amateurs en toute saison dans les domaines privés, et plus généralement, pendant la période de fermeture de la première catégorie) pour la pêche à la mouche.
La baignade peut être interdite dans les lacs non aménagés plus dangereux que les côtes maritimes. L'eau y est parfois glacée (lacs de montagne). L'eau y est aussi moins salée, et donc moins dense, ce qui explique qu'elle porte moins le corps. Localement des courants ou tourbillons inattendus peuvent survenir. Dans la nature, ils sont souvent sans surveillance, sans petit bain pour les enfants, et sans équipements de sauvetage.
L'imagerie satellitale et les nouvelles technologies de géolocalisation (GPS, ainsi que des outils tels que Google Earth) ont facilité la connaissance et l'accès aux nombreux lacs qui existent sur la planète. Nombre d'entre eux font l'objet d'une surveillance de la qualité de l'eau, voire de plans de restauration.

Source Wikipédia